Chez nous,
il y un mur qui témoigne des voyages et des pays. Nous y avons accroché les assiettes que nous
avons collectionnées lors de nos excursions dans des endroits que nous avons choisis. Ce sont des souvenirs qui viennent du monde
extérieur. Mais ce monde extérieur est limité, tandis que
le monde intérieur n’a pas de limites. Mon espace intérieur est infini et les
dimensions du monde extérieur ne s’y appliquent pas.
Les
événements de la vie m’incitent à me demander si j’ai des souvenirs de mes
voyages spirituels, de mes voyages intérieurs.
J’ai fait des voyages spirituels, mais souvent c’était dans des endroits
que je n’avais pas choisis. Ils sont
arrivés à l’improviste, sans planification, avec des personnes que j’aime,
devant la mort d’un ami, dans les yeux d’un enfant. Nous connaissons tous ces moments où un arc-en-ciel
s’illumine et où nous savons qu’il se passe quelque chose d’extraordinaire. Des moments où les regards se croisent, où
une compréhension s’établit sans paroles, où la connexion est profonde et
palpable. Des moments où je sais que
Dieu est là, qui me dit :
Tasse-toi, je veux parler, je veux regarder par
tes yeux, je veux faire des accolades avec tes bras!
Des moments
où il arrive une intuition, un moment de lucidité, un flash, un mouvement
tectonique intérieur qui me chuchote :
Va plus loin que tes sens, va plus loin que la
surface des choses, fouille plus profondément, ose suivre ton cœur, il sait ce qu’il
fait.
N’aie pas peur.
Je suis avec toi. Le chemin, c’est Moi.
De plus en
plus, je ressens le besoin de fréquenter mes souvenirs de voyages intérieurs. Je sais maintenant que ces souvenirs existent
et qu’ils ne sont accessibles que dans le silence et la prière. Ce sont des enfants gênés qui cherchent la
sécurité de mon cœur pour venir me rappeler que je ne suis pas un touriste dans
ma propre vie.
Je sais
aussi que je voyage continuellement dans mon l’intérieur mais la plupart du
temps j’en suis inconscient. J’ai envie
d’être plus conscient, de m’éveiller aux événements, aux rencontres, aux
personnes. De plus en plus, je souhaite
échanger avec les personnes qui me côtoient dans ce voyage qu’on appelle la vie. Je veux les connaître davantage et les aimer
plus.
Déjà quand
je marchais sur le chemin de la vie, l’horizon reculait toujours vers l’infini. L’infini est toujours là mais je sais que l’horizon
approche. Je sais aussi qu’après un long
voyage, c’est bon de me retrouver chez moi, avec ceux et celles que j’aime, en
pays de connaissances, pour me reposer et pour raconter mes histoires de voyage
dans le confort de mon fauteuil préféré.
Finalement,
au bout de tous mes voyages, je me retrouve chez moi.