mardi 26 janvier 2016

Tous les voyages se terminent à la maison.

Chez nous, il y un mur qui témoigne des voyages et des pays.  Nous y avons accroché les assiettes que nous avons collectionnées lors de nos excursions dans des endroits que nous avons choisis.   Ce sont des souvenirs qui viennent du monde extérieur.   Mais ce monde extérieur est limité, tandis que le monde intérieur n’a pas de limites.   Mon espace intérieur est infini et les dimensions du monde extérieur ne s’y appliquent pas.

Les événements de la vie m’incitent à me demander si j’ai des souvenirs de mes voyages spirituels, de mes voyages intérieurs.  J’ai fait des voyages spirituels, mais souvent c’était dans des endroits que je n’avais pas choisis.  Ils sont arrivés à l’improviste, sans planification, avec des personnes que j’aime, devant la mort d’un ami, dans les yeux d’un enfant.   Nous connaissons tous ces moments où un arc-en-ciel s’illumine et où nous savons qu’il se passe quelque chose d’extraordinaire.  Des moments où les regards se croisent, où une compréhension s’établit sans paroles, où la connexion est profonde et palpable.  Des moments où je sais que Dieu est là, qui me dit :

Tasse-toi, je veux parler, je veux regarder par tes yeux, je veux faire des accolades avec tes bras! 

Des moments où il arrive une intuition, un moment de lucidité, un flash, un mouvement tectonique intérieur qui me chuchote :
Va plus loin que tes sens, va plus loin que la surface des choses, fouille plus profondément,  ose suivre ton cœur, il sait ce qu’il fait. 

N’aie pas peur.

Je suis avec toi.   Le chemin, c’est Moi. 

De plus en plus, je ressens le besoin de fréquenter mes souvenirs de voyages intérieurs.  Je sais maintenant que ces souvenirs existent et qu’ils ne sont accessibles que dans le silence et la prière.  Ce sont des enfants gênés qui cherchent la sécurité de mon cœur pour venir me rappeler que je ne suis pas un touriste dans ma propre vie.

Je sais aussi que je voyage continuellement dans mon l’intérieur mais la plupart du temps j’en suis inconscient.  J’ai envie d’être plus conscient, de m’éveiller aux événements, aux rencontres, aux personnes.  De plus en plus, je souhaite échanger avec les personnes qui me côtoient dans ce voyage qu’on appelle la vie.  Je veux les connaître davantage et les aimer plus.

Déjà quand je marchais sur le chemin de la vie, l’horizon reculait toujours vers l’infini.  L’infini est toujours là mais je sais que l’horizon approche.   Je sais aussi qu’après un long voyage, c’est bon de me retrouver chez moi, avec ceux et celles que j’aime, en pays de connaissances, pour me reposer et pour raconter mes histoires de voyage dans le confort de mon fauteuil préféré.


Finalement, au bout de tous mes voyages, je me retrouve chez moi.

mercredi 6 janvier 2016

Confluences et turbulences

Bonjour.  La dernière fois, j’ai expliqué que je suis à la recherche de Dieu dans ma vie et dans la VIE.   Je sais que cette recherche durera toute ma vie et que les réponses ne seront jamais définitives.  J’aurai toujours des moments de – C’est-tu vrai cette affaire-là?  Mes doutes font partie de moi et m’incitent à la réflexion.  J’aurai toujours des questions et j’en suis content.  Ce sont ces questions qui me motivent et me dérangent.   Elles me font avancer sur le chemin de la découverte.  Mais quand j’arrive à une confluence, une rencontre où les différences se bousculent, je suis étonné de constater combien Dieu est présent et combien mon cœur peut s’ouvrir si j’accepte de le rendre disponible et de me laisser déranger.

J’ai assisté à des funérailles cette semaine.  Pour moi, c’est souvent un moment de grande confluence.  Aux funérailles, la vie rencontre la mort, la joie rencontre la tristesse, la solitude rencontre la communauté, la foi rencontre le doute et c’est dans cette confluence, dans ces heurts aigres-doux, que je fais l’expérience d’une Présence tranquille, respectueuse, amoureuse.  Dans les larmes et les accolades, et dans les sourires et la sincérité, Dieu vient me chuchoter que qu’Il est là, que je fais partie de Lui et qu’Il est l’auteur de la Vie.  J’ai l’impression confuse que sur un plan auquel j’ai presque accès, Dieu me tend la main et dans cette main je vois que mon nom est inscrit.  C’est la certitude nébuleuse que Dieu m’appelle et mon âme répond – Me voici Seigneur.   


J’ai vécu ce sentiment pour la première fois à la naissance de mon fils.  Je suis entrée dans la salle d’accouchement avec Danielle, un peu inquiet devant l’inconnu, sans rôle précis, me sentant inutile et ayant perdu tout contrôle sur les événements.  Nous sommes entrés deux et nous en sommes sortis trois.  C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte que la Vie est beaucoup plus grande que moi et qu’elle vient d’une source qui n’est pas biologique mais qui se sert de la biologie.  Pour moi, jeune adulte, rempli de ma propre importance, indifférent à Dieu, rébarbatif envers l’Église, c’était un premier pas sur un chemin de recherche et de foi.  

David 

jeudi 31 décembre 2015

Intuitions d'ailleurs

Bonjour.  Je commence mon blogue aujourd'hui en vous disant que je suis rendu là simplement parce que je ne peux pas faire autrement.  Depuis quelque temps et surtout depuis quelques semaines, je sens un besoin pressant, qui ne se refuse pas, de m'exprimer pour creuser plus loin dans ma vie et dans la vie.  Je suis à la recherche de ce qui est important et qui représente la fondation sur laquelle ma vie est construite, que je le sache ou non.   Ces paroles que j'écris ne sont que de faibles reflets de cette soif d'absolu qui habite mon cœur.  Elles sortent péniblement et lentement du bout de mes doigts.   Je ne sais d'où elles viennent, ces paroles.   Elles me rongent, mais en même temps, elles me calment et me dilatent les artères artistiques, ce qui me permet de tendre l'oreille vers mon inconscient pour sonder un peu mon âme. 

Comme vous le devinez sans doute, ma quête intérieure se vit plutôt dans l’image, la métaphore et la poésie.   Pour moi, cette vie intérieure s’extériorise en agitant un drapeau qui attire mon attention et qui me conduit vers une forêt magique enceinte d’opportunités.   Je suis à l’affût de ces intuitions qui viennent d'un ailleurs que je devine.

J'ai choisi d'appeler ce blogue Chemins et confluences.  Le chemin, c'est le chemin de la vie avec ses vallées sombres, ses sommets ensoleillés, ses cahots, ses ornières et ses plaines.

Les confluences représentent les rencontres, les moments charnières, comme les endroits où la rivière se jette dans le fleuve.  Ce sont des moments et des places de turbulence, de danger, de remise en question, qui sont extrêmement fertiles, mais qui exigent de l'énergie et du courage.  Nous marchons tous sur ce chemin et nous vivons tous des confluences.   Je veux utiliser ce blogue pour explorer ce chemin et ces confluences.

Je me sens entouré de beaucoup d'amour et aussi de beaucoup de mort depuis quelques temps.  J'ai des amis qui quittent pour un voyage vers une autre rive que je ne peux distinguer mais que j'espère.  Je reçois des nouvelles des amis et de leurs familles qui connaissent la maladie et qui souffrent.   Je ressens une tristesse et une impuissance face à toutes ces situations.  La liste est longue et risque de s’allonger encore comme une peau de chagrin qui rétrécit.  Mais, en même temps, une espérance jaillit qui n’a pas de raison d’être, mais qui se dresse fièrement sur mon chemin.  Elle bloque la mélancolie et ouvre une miette de possibilité vers la joie.


Je ne sais pas pourquoi la joie mérite une mention mais c’est elle qui s’est suggérée et j’ai cru bon de répondre à son invitation.  Peut-être que c’est l’enfant qui l’a inspirée.  L'enfant qui renaît en moi.  L’enfant, cet être impuissant qui change la vie de tous ceux qui le connaissent et bouleverse l’ordre établi.  L’enfant qui appelle l’enfant que nous sommes pour nous convoquer à la fête de la vie et marcher main dans la main avec nous sur le chemin que nous empruntons tous.  Cet enfant, de qui je m’éloigne de temps en temps, mais qui vient me tenir la main pour m’encourager quand la pente est plus raide et le souffle plus court.   Cet enfant qui m’aide à comprendre que c’est seulement grâce aux autres et à leur aide que je peux marcher sur le chemin.